Je suis né et j’ai grandi au Canada. En 1985, j’ai obtenu une licence en littérature moderne à l’Université Paris Nanterre, puis j’ai reçu mon diplôme de Sciences Po à Paris en 1987. Depuis, j’ai fait carrière en tant qu’analyste industriel et consultant dans secteurs médias et télécoms. J’ai écrit pour des publications spécialisées telles que Variety, The Hollywood Reporter et FT Media and Telecoms. Depuis 2004, je travaille chez Enders Analysis, un cabinet installé à Londres.

Mon livre « Expert Rule » dérive de ma thèse de doctorat à l’Université de Genève, sous la direction de Jonas Pontusson,  soutenue en 2020.

J’habite à Procida, au large de la côte de Naples.

CENTRES D’INTÉRÊT

Économie politique comparée, typologies du capitalisme, populisme, technocratie et démocratie, populisme et propriété immobilière, gouvernance contre l’opinion publique.

Publications

Enchanting Social Democracy: The Resilience of a Belief System in Critical Review (2012)

Une discussion et une introduction à l’analyse de la démocratie moderne de Marcel Gauchet.

The Road to Serfdom’s Economistic Worldview in Critical Review (2013)

Sur les pièges — la démocratie sociale n’a pas conduit au totalitarisme — et le véritable héritage — l’économie sociale de marché —

 du pamphlet de guerre de Friedrich Hayek.

French election: High tide of populism receding? Enders Analysis (2017)

À propos de la probable victoire électorale du centriste Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017.

States and the Ideas that Drive Them: Ideational Change and the European Postwar in Political Epistemology (2023) 

Les idées dirigent le monde, pas les compromis entre classes sociales.

Mon Livre

Germany, France and Postwar Democratic Capitalism: Expert Rule Published May 2024

Expert Rule porte sur l’après-guerre, l’âge d’or où la démocratie se renforçait, la croissance explosait, et les inégalités se résorbaient – en contraste radical avec l’entre-deux-guerres. On attribue généralement les Trente glorieuses à un compromis entre travail et capital – modération salariale contre soutien à l’État providence et réinvestissement des profits. Mais c’est prendre un résultat pour une cause.

L’État est le grand oublié de ce modèle explicatif du compromis social. Je veux remettre au centre du jeu deux épisodes fondateurs où les protagonistes ont tiré les justes leçons de l’impuissance des années trente : la création de la République Fédérale d’Allemagne en 1948 et de celle de la Ve République française en 1958. Les deux « big bangs » institutionnels ont été accompagnés de réformes radicales, pensons à Ludwig Erhard et au plan Pinay Rueff, qui ont tué l’inflation et acté l’ouverture internationale. Malgré leurs profondes similitudes et leur effet structurant encore bien visible aujourd’hui, ces deux moments-clés ne sont jamais examinés ensemble. Dans les deux pays un exécutif considérablement renforcé a réussi à réorienter les préférences des groupes d’intérêt catégoriels dans une direction moderniste. C’est le cas avec les syndicats allemands, qui sont passés en quinze ans d’opposants à soutiens de l’économie sociale de marché. C’est aussi le cas des classes poujadistes, les agriculteurs et les petits commerçants français, qui basculent du Malthusianisme dans les années 1950 au productivisme dans la décennie suivante.

La construction d’un consensus pro-croissance – en France, en faveur de l’exportation et de la haute technologie – doit beaucoup à des administrations autonomes et non-partisanes dirigées par des experts économistes ou ingénieurs, comme le Plan, l’Insee ou, en Allemagne, la banque centrale et le Conseil des experts économiques. La Commission de Bruxelles deviendra peu à peu l’incarnation de l’arbitre technocratique pour toute l’Europe. En France, les grandes entreprises et la CGT ont convergé derrière la modernisation et ses emblèmes technologiques mis de l’avant par l’État expert, comme le nucléaire ou le Plan téléphone, dépassant ainsi la conflictualité sociale endémique du pays. Des deux côtés du Rhin, les États ont piloté la naissance d’un modèle durable européen de l’économie réglementée, productive et égalitaire : encore aujourd’hui l’Allemagne et la France affichent une productivité supérieure à leurs pairs européens, tout en maintenant une inégalité des revenus bien moins prononcée que chez les autres pays du G7.

La construction du consensus par l’expertise a cependant déraillé ces dernières décennies en France. Des gouvernements à la traîne de l’opinion ont pris l’habitude de justifier leur politique par les nécessités « de l’Europe », dont souvent ils semblent désavouer les choix fondamentaux, creusant ainsi le lit du populisme. Mon livre indique qu’une alternative ambitieuse existe, où l’expertise s’érige en nécessaire contrepoids de la démocratie.

Accès gratuit en ligne

Grâce au soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique, de la Maison de l’histoire de l’Université de Genève et du Fonds Rappard.

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Critiques

« In a striking work of revisionist political economy, François Godard draws our attention to the important roles that states played in the process of post-war modernization, especially in France and Germany. By showing how experts working for these states led social actors to new understandings of their interests, he challenges many conventional understandings of the postwar class compromise. Anyone interested in understanding how political economies are constructed will find food for thought in this important work. »

Peter A. Hall, Harvard University, USA

« Based on careful historical research, this book argues persuasively that state leadership played a key role in the postwar economic modernization of Germany as well as France. Emphasizing the ideational dimension of state leadership, Godard recasts the meaning of “state capacity” and invites us to rethink the way that state actors relate to interest groups. His argumentation has important implications for understanding the politics of economic management not only in the immediate postwar period, but in the contemporary era as well. »

Jonas Pontusson, Université de Genève, Switzerland

Contact

godard@francoisgodard.com

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